APPLICATION/REQUÃTE N° 6564/7 4 X . v/UNITED KINGDOM X . c/ROYAUMEUN I DECISION of 21 May 1975 on the admissibility of the application DECISION du 21 mai 1975 sur la recevabilité de la requét e
Article 8 of the Convention : A system prohibiting conjugal visits to persons detained in prisorr, is covered by the provisions of paragraph 2 of this Article . Artic/e 8 of the Convention : Measures limiring a prisoner's access to his children can he iustilied in view of paragraph 2 of this Article . Article 12 of the Convention : Whether this provision is applicable to a person who is already marrierl and has children (unresolved) . A/though the right to found a family is an absolute right, it does not mean that a person must at a// times be given the actual possibility to procreate his descendants . Considerarion of a lawfully convicted person's situation. Article 8 de la Convention : Une régle interdiant les visites conjugales aux prisonniers est /LstOiée par les dispositions du paragraphe 2 de cet article . Article 8 de la Convention : Des mesures limitant le droit d'un détenu é recevoir la visite rte ses enfants peuvent étre justifiées au regard du paragraphe 2 de cet article . Article 12 de la Convention : Cette disposition est-elle applicable à une personne mariée ,ayant des enfants ? Iquestion non réso/uel . Bien que le droit de fonder une famille soit un droit absolu, il ne s'ensuit pas qu'une personne doive toujours être mise en mesure de procréer. Examen de la situation d'un détenu purgeant une peine aprés condamnation régulière.
( fran[â¢ais : voir p . 106 )
Summary of the relevant facts
Long-term prisoner complaining that he is being deprived ot his conjugal rights and of the exercise of his paternel rights . The deprivations would amount to mental cruelty and therefore constitute a degrading punishment .
THE LAW IExtract l The applicant has complained that, as a prisoner, he has been deprived ot his conjugal rights and of the adequate exercise of his paternal rights, and that this amounted to a degrading punishment within the meanipg:ôfA rt icle,3 of the Ãonvention which secures to eve ryone the right not to be sublected (g~dnhumen'or degra8idgtreaïment or punishment . F
The Commission finds that this sitûâuon in,iwhich prisoneiscfind themselves cannot be considered as raising anp:_such issJe'under-Art .3 . Indeéd-thé:Commission hasalso, ex :.
officio, examined thesecdrnplamts'ürider A'rt . .8 of the Cbnvention,hich secures to eve ry one the right to respect forhis family life, and'has fôLnd'thisinterferénce with a prisoner's conjugal or family life to be-jûstified under para . ( 2) of A rt . 8 .
In this respect the Commission refers to its decision of 4 Februa ry 1970 on the admissibility of application No . 3603/ 68 ( Collection of decisions, Vol . 31, p . 48) where it has already considered the issue of conjugal visits in prison . On the basis of a comparative su rvey of the relevant domestic legislations and practice of the High Contracting Pa rt ies to the Convention it had come to the conclusion that a system prohibiting conjugal visits to persons detained in prison was covered by the provisions of para . ( 2) of A rt . 8 allowin g
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interference by the authorities in a person's right to family life on the ground that it is necessary in the interets of public safety . The same reasoning applies to the present case which in this respect is therefore manifestly ill-founded within the meaning of Art . 27 para . (2) of the Convention . With regard to the further allegation that the applicant has béen deprived of the adequate exercise of his paternal rights the Commission also refers to its earlier case-law under Art . 8 and, in particular, to its decisions on the admissibility of applications No . 2306/64 (Collection of decisions, vol . 21, p . 23) and No . 2516/65 Iyearbook of the European Convention on Human Rights, vol . 9, p . 436) . The Commission here held that measures limiting a prisoner's access to his children can be justified in view of para . 121 of Art . 8 which allows an interference with the respect of family life if it is lawtul and necessary in a democratic society for the protection of health or morals, or for the protection of the rights and freedoms of others . From the very general submissions of the applicant it does not appear these principles have not been complied with in his case, and therefore this part of his application must also be declared manifestly ill-founded within the meaning of Art . 27 para . 121 of the Convention . With a view to his family rights the applicant has also complained that he had been prevented from "founding further familÿ" . It is true that Art . 12 of the Convention secures to everyone of marriageable age the right to found a family . But even assuming that this provision were applicable to a person who is already married and has children, the Commission could not, in the circumstances of the present case, reach the conclusion that a violation of Art . 12 has taken place . Although the right to found a family is an absolute right in the sense that no restrictions similar to those in para . (2) of Art . 8 of the Convention are expressly provided for, it does not mean that a person must at all times be given the actual possibility to procreate his descendants . It would seem that the situation of a lawfully convicted person detained in prison in which the applicant finds himself falls under his own responsibility, and that his right to found a family has not otherwise been infringed . This complaint therefore, is also manifestly ill-founded .
Résumé des faits pertinents Le requérant purge une longue peine d'emprisonnement . tl se plaint d'être privé du droit de poursuivre sa vie conjugale et de l'exercice de sa puissance paternelle. Ces restrictions re/éveraient de la cruauté mentale et constitueraient dés lors, selon tui, une peine dégradante .
(TRADUCTION) EN DROIT (Extrait ) Le requérant se plaint d'avoir été privé du droit à une vie conjugale et de l'exercice satisfaisant de sa puissance paternelle . Ceci constituerait, selon lui, une peine dégradante au sens de l'article 3 de la Convention qui garantit le droit de ne pas Ptre soumis à une peine ou un traitement inhumain ou dégradant . La Commission estime que ce type de situation à laquelle sont confrontés les détenus ne saurait soulever un probléme au regard de l'article 3 . La Commission a néanmoins procédé à un examen d'office des griefs susmentionnés sous l'angle de l'article 8 de la Convention qui garantit à chacun le droit au respect de sa vie familiale et conclu que l'ingérence dans la vie conjugale ou familiale du requérant était justifiée en vertu des dispositions de l'article 8, § 2 . La Commission renvoie à cet égard à sa décision du 4 février 1970 sur la recevabilité de la requéte N° 3603/ 68 (Recueil 31, p . 48) dans laquelle elle a déjà étudié le probléme des visites conjugales en prison . Compte tenu de la législation et de la pratique des Etats parties à la Convention en cette matiére, la Commission avait conclu que le systéme interdisant aux détenus de recevoir la visite de leur femme en prison était admissible en vertu des dispositions du § 2 de l'article 8, autorisant l'ingérence d'une autoritA publique, pour autant qu'elle est nécessaire à la sOreté publique . Le même raisonnement s'applique à la présente affaire qui est dés lors, sur ce point, manifestement mal fondée au sens de l'article 27, 4 2, de la Convention .
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En ce qui concerne le grief du requérant selon lequel il a été privé de l'exercice de sa puissance paternelle, la Commission renvoie également à sa jurisprudence antérieure sur l'article 8 et, plus particuliérement, à sa décision sur la recevabilité des requètes N° 7306/64 . IRecueil 21, p . 23) et N° 2516/65 (Annuaire 9. p . 436) . La Commission a décidé, dans ces affaires, que les limitations .apponées au droit du détenu de voir ses enfants pouvaient ètre justifiées au regard du § 2 de l'article 8 qui autorise une ingérence dans le droit au respect de la vie familiale, dans la mesure oû elle est prévue par la loi et nécessaire, dans une société démocratique, à la protection de la santé ou de la morale ou à la protection des droits des tiers . Il ne ressort pas des déclarations trés générales du requérant que ces principes n'aient pas été respectés dans la présente affaire . Cette partie de la requète doit en conséquence érre déclarée manifestement mal fondée au sens de l'article 27, § 2, de la Convention . A propos des droits liés à la vie familiale, le requérant s'est également plaint d'avoir été empèché de « continuer à fonder une famille n . L'article 12 de la Convention garantit certes à toute personne d'à ge nubile le droit de fonder une famille . Toutefois, à supposer méme que cette disposition puisse encore ètre appliquée à une personne mariée ayant des enfants, la Commission ne pourrait établir, dans le cas d'espéce, une violation de l'anicle 12 . En effet, bien que le droit de fonder une famille soit un droit absolu, en ce sens qu'aucune restriction semblable à celles du § 2 de l'article 8 n'a été expressément prévue, il ne s'ensuit pas qu'une personne doive toujours ètre mise en mesure de procréer . Il semble bien, ainsi, que la situation du détenu régulièrement condamné, qui est celle du requérant, lui soit imputable et qu'il n'y ait aucune interférence distincte dans son droit de fonder une famille . Ce grief est, par conséquent, lui aussi, manifestement mal fondé .
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