APPLICATION/REQUETE N° 8383/7 8 X . v/ the FEDERAL REPUBLIC OF GERMAN Y X . c/ RÃPUBLIQUE FÃDÃRALE D'ALLEMAGN E DECISION of 3 October 1979 on the admissibility of the application DÃCISION du 3 octobre 1979 sur la recevabilité de la requêt e
Article 8, paragraph I of the Convention : This provision mainly concerns positive interference with correspondence, but does not guarantee the perfect functioning of the postal service . A rticle 10, paragraph 1 of the Convention : This provision mainly concerns access to general sources of information but does not guarantee a right to receive particular information by post within a specified time . Where information sent by post is concerned, Article 8 is a lex specialis in relation to Article 10.
Article 8, paragraphe 1, de la Convention : Cette disposition vise avant tout /es ingérences positives dans la correspondance mais ne garantit pas le fonctionnement sans défaillance des services postaux. Article 10,paragraphe 1, de la Convention : Cette disposition vise avant tout l'accès aux sources générales d'information mais ne garantit pas un droit de recevoir par voie postale, dans un délai donné, une information particulière . S'agissant d'informations adressées par voie de correspondance, l'article 8 est lex specialis par rapport à l'article 10.
Summary of the relevant facts I franCais : voir p . 229) On moving house the applicant had notified his change of address to the German postal authorities . However, a cover sent by his lawyer and containing a judgment of the Federal Court of Justice was accidently delivered to his old address and subsequently reached him after substantia l
- 227 -
delay. The applicant wanted to seize the Constirutiona/ Court of an appeal against the judgment of the Federal Court, but hts appeal was rejected for being lodged out of time .
THE LAW IExtract l c. The applicant first complains that the post officé s failure to carry out a mailing order by which his mail should be forwarded to another address than that indicated by the sender constituted an interference with his right to "respect for his correspondencé' within the meaning of Article 8 .1 of the Convention . However, the Commission observes that the right to respect of correspondence protects first ot all against positive interferences with the contents or the delivery of communications . The applicant does not allege such positive interference with his correspondence, but wants to be protected against the Post Office's negligence by failing to forward a letter to the address indicated by him . However, in the Commission's opinion the right to respect of correspondence does not include a right to the perfect functioning of the postal service which by its very nature, being a service handling huge amounts of mail, involves a certain statistical risk of occasional miscarriage of mail . In view of this risk which is generally known the postal service provides for special forms of delivery where the standard of care and the corresponding liability of the Post Office are increased . In the present case, it would have been open to the applicant to arrange for the letter in question being sent to him by registered mail in which case the Post Office would have been obliged to arrange for the delivery of the letter to the applicant in person, and when this was not possible, to inform the sender accordingly . Moreover, it must be observed that the applicant could have avoided the above risk by informing the sender of the letter, i .e . his lawyer, of his current address . In these circumstances, the Commission finds that there has been no interference by the postal authorities with the applicant's right to respect of his correspondence within the meaning of Article 8 .1 of the Convention, and accordingly no question arises as to a possible justification of such interference under Article 8, paragraph 2 . This complaint is therefore manifestly illfounded within the meaning of Article 27 .2 of the Convention . d. The applicant has further complained that the Post Office's failure to forward his mail to the address indicated by him constituted an interference with his right to receive information which is included in the right to freedom of expression IArt . 10 para . 1 of the Convention) . However, the Commission considers that it follows from the context in which the right to receive information is mentioned in the above provision that it envisages first of all access to general sources of information which may not be restricted by positive action of the authorities unless this can be justified under the second paragraph of Article 10 . However, even assuming that the right to receive infor-
- 228 -
mation may under certain circumstances include a right of access by the interested person to documents which although not generally accessible are of particular importance for his own position, it must be observed that in the present case there is no question of the applicant being as such denied access to the specific information which was contained in the letter sent to him . A right to receive such information within a specified period of time by way of correspondence cannot be derived from Article 10 .1 of the Convention as the right to receive any kind of information by way of correspondence is regulated in Article 8 of the Convention which in this respect is a special provision in relation to Article 10 . It follows that there has also been no interference with the applicant's right to receive information within the meaning of Article 10 .1, and accordingly no question arises as to a possible justification of such interference under Article 10, paragraph 2 . This complaint is therefore again manifestly ill-founded within the meaning of Article 27 .2 of the Convention .
Résumé des faits pertinents Ayant changé de domicile, le requérant avait notifié son changement d'adresse aux postes allemandes . Toutefois, un pli émanent de son avocat et contenant un arrêt de la Cour fédérale de justice fut distribué par erreur à son ancienne adresse et lui parvint ensuite avec un important retard . Le requérant voulut saisir la Cour constitutionnelle fédérale d'un recours contre l'arrêt de la Cour fédérale mais son recours fut rejeté comme tardif.
(TRADUCTION) EN. DROIT (Extrait) . . . . .. .. . c . Le requérant se plaint en premier lieu que l'inobservation par le service postal d'un avis selon lequel son courrier devait être acheminé à une autre adresse que celle indiquée par l'expéditeur a constitué une atteinte à son droit au « respect de sa correspondance », au sens de l'article 8, par . 1 de la Convention . Cependant, la Commission observe que le droit au respect de la correspondance assure avant tout une protection contre des ingérences positives portant sur le contenu ou la remise de communications . Le requérant n'allégue pas une telle ingérence dans sa correspondance, mais désire être protégé contre la négligence des services postaux qui n'ont pas acheminé une lettre à l'adresse indiquée par lui . Cependant, de l'avis de la Commission ,
- 229 -
le droit au respect de la correspondance ne comporte pas de droit au fonctionnement parfait des services postaux qui, en raison de la manipulation d'un courrier extrêmement volumineux, implique par nature un certain risque statistique d'erreurs occasionnelles d'acheminement . Compte tenu de ce risque, qui est généralement connu, les postes prévoient des types d'acheminement spéciaux dans lesquels l'attention apportée au courrier et la responsabilité correspondante des services sont accrues . En l'occurrence, il aurait été possible au requérant de prendre des dispositions pour que la lettre en question lui soit expédiée comme envoi recommandé, ce qui aurait obligé les services postaux à assurer la remise de la lettre au requérant en personne et, si cela n'était pas possible, d'en informer l'expéditeur . Il convient de noter en outre que le requérant aurait pu éviter le risque ci-dessus mentionné en informant l'expéditeur de la lettre, c'est-à -dire son avocat, de son adresse réelle . Dans ces conditions, la Commission estime que les services postaux n'ont pas porté atteinte au droit du requérant au respect de sa correspondance, au sens de l'article 8, paragraphe 1, de la Convention et qu'il ne saurait étre question, en conséquence, d'une justification possible de cette atteinte au titre de l'article 8, paragraphe 2 . Ce grief est donc manifestement mal fondé, au sens de l'article 27, paragraphe 2, de la Convention . d. Le requérant se plaint ensuite que le non-acheminement par les services postaux de son courrier à l'adresse indiquée par lui a constitué une atteinte à son droit de recevoir des informations, qui est inclus dans le droit à la liberté d'expression larticle 10, paragraphe 1, de la Conventionl . Toutefois, la Commission estime qu'il résulte du contexte dans lequel le droit de recevoir des informations est mentionné dans la disposition précitée que ce droit concerne avant tout l'accès à des sources générales d'information, lequel ne peut étre restreint par une action positive des autorités à moins qu'elle ne soit justifiée selon le deuxiéme paragraphe de l'article 10 . Cependant, même en admettant que le droit de recevoir des informations puisse, dans certaines conditions, inclure un droit d'accés de la personne intéressée à des documents qui, bien que n'étant pas généralement accessibles, présentent une importance particuliére pour sa propre situation, il convient de faire observer qu'il ne s'agit pas en l'occurrence d'un refus, à proprement parler, d'autoriser l'accés du requérant aux informations particuliéres contenues dans la lettre qui lui était adressée . Un droit de recevoir de telles informations par correspondance dans un délai donné ne saurait découler de l'article 10, paragraphe 1 de la Convention, puisque le droit de recevoir des informations de quelque nature que ce soit par correspondance est régi par l'article 8 de la Convention qui, à cet égard, est une disposition spéciale par rapport à l'article 10 . II s'ensuit qu'il n'y a pas eu non plus d'ingérence dans l'exercice du droit du requérant de recevoir des informations, au sens de l'article 10, paragraphe 1, et qu'il ne saurait étre question, en conséquence, d'une justification possible d'une telle atteinte, selon l'article 10, paragraphe 2 . Ce grief est donc, lui aussi, manifestement mal fondé, au sens de l'article 27, paragraphe 2, de la Convention .
. . . . .. . . . .
-
230
-