VU la requête, enregistrée au greffe de la Cour administrative d'appel de NANTES le 31 décembre 1990, pré-sentée par l'ASSOCIATION "ECOLE SECONDAIRE PRIVEE MIXTE DE BAGATZ", château de BAGATZ, route de LAILLE, 35580 GUICHEN ;
L'ASSOCIATION "ECOLE SECONDAIRE PRIVEE MIXTE DE BAGATZ" demande à la Cour :
1°) d'annuler le jugement n° 872118 en date du 18 octobre 1990 par lequel le Tribunal administratif de RENNES a rejeté sa demande en décharge de la taxe profes-sionnelle à laquelle elle a été assujettie au titre de l'année 1986 dans les rôles de la commune de GUICHEN ;
2°) de prononcer la décharge de cette imposition ;
VU les autres pièces du dossier ;
VU le code général des impôts ;
VU le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;
VU la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ;
Les parties ayant été régulièrement averties du jour de l'audience,
Après avoir entendu au cours de l'audience publique du 8 janvier 1992 :
- le rapport de M. BRUEL, conseiller,
- et les conclusions de M. CHAMARD, commissaire du gouvernement,
Considérant qu'aux termes de l'article 1447 du code général des impôts : "la taxe professionnelle est due chaque année par les personnes physiques ou morales qui exercent à titre habituel une activité professionnelle non salariée" ; que les associations régies par la loi du 1er juillet 1901, lorsqu'elles exercent habituellement une activité rémunérée de même nature que celle qui est exercée par des entreprises assujetties à la taxe professionnelle, ne sont placées en dehors du champ d'application de cette taxe que si, en raison de l'absence de but lucratif et du caractère effectivement désintéressé de leur gestion, elles n'exercent pas cette activité dans les mêmes conditions que lesdites entreprises ;
Considérant qu'il résulte de l'instruction que l'école secondaire privée mixte de BAGATZ, exploitée à GUICHEN (Ille-et-Vilaine) par l'association requérante, exerce la même activité et pratique les mêmes tarifs que les établissements à caractère lucratif qui ont un objet analo-gue ; qu'il ne résulte pas de l'instruction que l'école consentirait des réductions de tarifs à un nombre significa-tif d'élèves appartenant à des catégories sociales défavori-sées ; que si l'association offre, comme elle le soutient, des prestations supplémentaires que ne proposent que contre supplément les établissements du secteur concurrentiel, cet avantage est dû à la circonstance qu'elle n'acquittait pas les mêmes impositions que ces établissements ; qu'ainsi, les modalités de gestion de l'école ne peuvent être regardées comme plus favorables que celles qui se rencontrent dans un établissement privé à caractère lucratif d'objet comparable ;
Considérant, en outre, qu'il est constant que l'association requérante s'est livrée à une prospection de clientèle par des procédés publicitaires ; qu'ainsi, elle doit être considérée comme ayant pour but la recherche per-manente de profits, alors même qu'elle n'aurait pas encore atteint la situation d'équilibre financier ;
Considérant qu'il ressort de cet ensemble de circonstances que l'association doit être regardée comme s'étant livrée, au cours de l'année 1986, à une exploitation de caractère lucratif et par conséquent à une activité professionnelle non salariée au sens de l'article 1447 du code général des impôts ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que l'association requérante n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le Tribunal administratif de RENNES a rejeté sa demande en décharge de la taxe professionnelle à laquelle elle a été assujettie au titre de l'année 1986 ;
Sur les conclusions tendant au remboursement des frais exposés :
Considérant que ces conclusions, présentées par l'ASSOCIATION "ECOLE SECONDAIRE PRIVEE MIXTE DE BAGATZ" ne sont pas chiffrées, qu'elles sont donc, en tout état de cause, irrecevables ;
Article 1er - La requête de l'ASSOCIATION "ECOLE SECONDAIRE PRIVEE MIXTE DE BAGATZ" est rejetée.
Article 2 - Le présent arrêt sera notifié à l'ASSOCIATION "ECOLE SECONDAIRE PRIVEE MIXTE DE BAGATZ" et au ministre délégué au budget.