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16/04/1986 | FRANCE | N°84-14782

France | France, Cour de cassation, Chambre civile 3, 16 avril 1986, 84-14782


Sur le moyen unique :

Vu l'article 1148 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, (Aix-en-Provence, 16 mai 1984) statuant en référé, que les consorts X..., propriétaires de locaux commerciaux loués à la Société Galerie H et Multiples, ont fait commandement de payer les loyers arriérés en visant la clause résolutoire insérée dans le bail ; que le juge des référés a accordé à la société preneuse des délais de paiements, suspendu les effets de la clause et décidé qu'à défaut de règlement d'une seule échéance, la résiliation du bail serait acqui

se, ordonnant, dès à présent, l'expulsion pour cette éventualité ; qu'une échéance n'ayant...

Sur le moyen unique :

Vu l'article 1148 du Code civil ;

Attendu, selon l'arrêt attaqué, (Aix-en-Provence, 16 mai 1984) statuant en référé, que les consorts X..., propriétaires de locaux commerciaux loués à la Société Galerie H et Multiples, ont fait commandement de payer les loyers arriérés en visant la clause résolutoire insérée dans le bail ; que le juge des référés a accordé à la société preneuse des délais de paiements, suspendu les effets de la clause et décidé qu'à défaut de règlement d'une seule échéance, la résiliation du bail serait acquise, ordonnant, dès à présent, l'expulsion pour cette éventualité ; qu'une échéance n'ayant pas été payée à son terme, les consorts X... ont fait commandement de vider les lieux à la société locataire, laquelle a saisi à nouveau le juge des référés ;

Attendu que pour décider qu'en raison des difficultés rencontrées par la Société Galerie H et Multiples le délai accordé par le juge s'était trouvé prorogé jusqu'au paiement et qu'il n'y avait pas lieu à expulsion, l'arrêt retient que pendant ce délai des difficultés indépendantes du comportement du débiteur sont venues entraver l'exécution de l'ordonnance ;

Qu'en statuant ainsi, alors que seul un évènement revêtant un caractère de force majeure était de nature à justifier sa décision, la Cour d'appel a violé le texte susvisé ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE et ANNULE l'arrêt rendu le 16 mai 1984, entre les parties, par la Cour d'appel d'Aix-en-Provence ; remet, en conséquence, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la Cour d'appel de Nîmes,


Synthèse
Formation : Chambre civile 3
Numéro d'arrêt : 84-14782
Date de la décision : 16/04/1986
Sens de l'arrêt : Cassation
Type d'affaire : Civile

Analyses

BAIL (règles générales) - Résiliation - Clause résolutoire - Application - Non-paiement du loyer - Ordonnance de référé constatant la réalisation de la clause à défaut de paiement dans le délai fixé - Impossibilité pour le débiteur de se libérer dans le délai - Prorogation du délai - Cas de force majeure - Nécessité

BAIL COMMERCIAL - Résiliation - Clause résolutoire - Suspension - Impossibilité pour le débiteur de se libérer dans le délai - Prorogation du délai - Condition - Cas de force majeure.

REFERE - Bail en général - Résiliation - Clause résolutoire - Suspension de ses effets - Délais de paiement - Inobservation due à un cas de force majeure - Effet.

En l'état de la décision du juge des référés qui accorde des délais de paiement au preneur de locaux commerciaux, suspend les effets de la clause résolutoire visée par le bailleur, décide qu'à défaut du règlement d'une seule échéance, la résiliation du bail serait acquise et ordonne dès à présent l'expulsion pour cette éventualité, encourt la cassation l'arrêt qui, pour décider qu'en raison des difficultés rencontrées par le preneur, le délai accordé s'est trouvé prorogé jusqu'au paiement et qu'il n'y a pas lieu à expulsion, retient que pendant ce délai des difficultés indépendantes du comportement du débiteur sont venues entraver l'exécution de l'ordonnance de référés, alors que seul un évènement revêtant un caractère de force majeure était de nature à justifier la décision de la Cour d'appel.


Références :

Décision attaquée : Cour d'appel d'Aix-en-Provence, 16 mai 1984


Publications
Proposition de citation : Cass. Civ. 3e, 16 avr. 1986, pourvoi n°84-14782, Bull. civ. 1986 III N° 41 p. 32
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1986 III N° 41 p. 32

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Monégier du Sorbier
Avocat général : Avocat général :M. Marcelli
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Chevreau
Avocat(s) : Avocats :M. Choucroy et la Société civile professionnelle Lyon-Caen, Fabiani et Liard

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1986:84.14782
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