Vu le recours enregistré au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat le 27 septembre 2004, présenté par le MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE ; il demande au Conseil d'Etat :
1°) d'annuler le jugement en date du 26 juillet 2004 par lequel le tribunal administratif de Bastia a annulé les décisions implicites de rejet des demandes présentées par MM. Yves A et Barthélemy B et tendant à obtenir la régularisation de leur situation en termes de temps de travail effectué en qualité de veilleurs de nuit ;
2°) de rejeter la demande présentée par MM. Yves A et Barthélemy B devant ce tribunal ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de M. Jean-Philippe Thiellay, Maître des Requêtes,
- les observations de Me Blanc, avocat de M. Yves A et de M. Barthélémy B,
- les conclusions de Mme Marie-Hélène Mitjavile, Commissaire du gouvernement ;
Considérant que le MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE demande l'annulation du jugement du 26 juillet 2004 par lequel le tribunal administratif de Bastia a annulé les décisions implicites par lesquelles le directeur des services fiscaux de la Corse du Sud a rejeté les demandes présentées par MM. A et B tendant à obtenir la régularisation de leur situation en ce qui concerne le temps de travail effectué en qualité de veilleurs de nuit avant le 1er août 1999 ;
Sans qu'il soit besoin d'examiner les autres moyens du recours ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis au tribunal administratif de Bastia que les requêtes de MM. A et B, qui ne contenaient que des conclusions tendant à l'annulation pour excès de pouvoir des décisions implicites de rejet opposées par le directeur des services fiscaux de la Corse du Sud à leurs demandes, en date, respectivement, des 2 août et 31 octobre 2001, n'ont été enregistrées au greffe du tribunal administratif de Bastia que le 8 août 2002, soit après l'expiration du délai du recours contentieux ; qu'en ne les rejetant pas comme irrecevables, le tribunal administratif de Bastia a commis une erreur de droit ; que le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie est, par suite, fondé à demander l'annulation du jugement attaqué ;
Considérant qu'aux termes de l'article L. 821-2 du code de justice administrative : « S'il prononce l'annulation d'une décision d'une juridiction administrative statuant en dernier ressort, le Conseil d'Etat peut (...) régler l'affaire au fond si l'intérêt d'une bonne administration de la justice le justifie » ; qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de régler l'affaire au fond ;
Sans qu'il soit besoin d'examiner les moyens des requêtes de MM. A et B ;
Considérant qu'il résulte de ce qui a été dit ci-dessus que les requêtes présentées par MM. A et B devant le tribunal administratif de Bastia ne sont pas recevables et doivent, pour ce motif, être rejetées ;
D E C I D E :
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Article 1er : Le jugement du tribunal administratif de Bastia est annulé.
Article 2 : Les requêtes de MM. A et B sont rejetées.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à MM. Yves A et Barthélemy B et au MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE.