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28/01/2004 | FRANCE | N°01-46794

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 28 janvier 2004, 01-46794


AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique :

Vu les articles 2, 15 et 17 de la loi n° 78-763 du 19 juillet 1978, 101 et 107 de la loi n° 66-537 du 24 juillet 1966, devenus les articles L. 225-38 et L. 225-44 du Code de commerce ;

Attendu que, selon l'arrêt attaqué, M. X..., actionnaire de la Société coopérative ouvrière de production (SCOP) PAP Diffusion, en a été nommé administrateur, puis président ; qu'il a été ensuite engagé par ladite société à compter du 2 novembre 1994 ; qu

e le redressement judiciaire de la société ayant été ouvert le 3 novembre 1998 et sa liqui...

AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS

LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE SOCIALE, a rendu l'arrêt suivant :

Sur le moyen unique :

Vu les articles 2, 15 et 17 de la loi n° 78-763 du 19 juillet 1978, 101 et 107 de la loi n° 66-537 du 24 juillet 1966, devenus les articles L. 225-38 et L. 225-44 du Code de commerce ;

Attendu que, selon l'arrêt attaqué, M. X..., actionnaire de la Société coopérative ouvrière de production (SCOP) PAP Diffusion, en a été nommé administrateur, puis président ; qu'il a été ensuite engagé par ladite société à compter du 2 novembre 1994 ; que le redressement judiciaire de la société ayant été ouvert le 3 novembre 1998 et sa liquidation judiciaire prononcée le 9 décembre suivant, il a saisi la juridiction prud'homale pour voir fixer au passif de l'entreprise ses créances salariales et obtenir la garantie de l'AGS ;

Attendu que pour fixer à une certaine somme la créance salariale de l'intéressé et dire qu'elle serait garantie par l'AGS, l'arrêt attaqué retient que, suivant les dispositions de l'article 17 de la loi du 19 juillet 1978, les gérants, les directeurs généraux, les présidents du conseil d'administration et les membres du directoire, lorsqu'ils perçoivent une rémunération de la société au titre de leurs fonctions, sont, au regard de la législation du travail et de la sécurité sociale, considérés comme employés de l'entreprise ; que le salarié a pu être embauché à partir du 2 novembre 1994, aucun texte n'interdisant l'antériorité des fonctions d'administrateur ou de président du conseil d'administration ; qu'ont été respectées les dispositions de l'article 101 de la loi du 24 juillet 1966 dès lors que le contrat de travail conclu le 30 novembre 1994 avec effet au 2 novembre 1994 a été approuvé par le conseil d'administration du 16 décembre 1994 ;

Qu'en statuant ainsi, alors, d'une part, que l'intéressé, qui n'avait pas géré la société en qualité de salarié associé et ne demandait pas le paiement de sa rémunération de dirigeant social, invoquait un contrat de travail postérieur à sa désignation en qualité de mandataire social, d'autre part, qu'il résultait de ses constatations que le contrat de travail n'avait pas été soumis à l'autorisation préalable du conseil d'administration, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

Et attendu qu'en application de l'article 627, alinéa 2, du nouveau Code de procédure civile, la Cour de Cassation est en mesure, en cassant sans renvoi, de mettre fin au litige par application de la règle de droit appropriée ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a dit que la créance de l'intéressé serait garantie par l'AGS, l'arrêt rendu le 4 octobre 2001, entre les parties, par la cour d'appel de Toulouse ;

DIT n'y avoir lieu à renvoi ;

Dit que la créance de M. X... n'est pas garantie par l'AGS ;

Laisse à chaque partie la charge de ses dépens ;

Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l'arrêt partiellement cassé ;

Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du vingt-huit janvier deux mille quatre.


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 01-46794
Date de la décision : 28/01/2004
Sens de l'arrêt : Cassation partielle sans renvoi
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Salaire - Paiement - Redressement et liquidation judiciaires - Assurance contre le risque de non-paiement - Garantie - Exclusion - Créance d'un dirigeant de société coopérative ouvrière de production - Condition .

SOCIETE COOPERATIVE - Coopérative ouvrière de production - Redressement et liquidation judiciaires - Créances salariales - Assurance contre le risque de non-paiement - Garantie - Exclusion - Cas

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Redressement et liquidation judiciaires - Créances des salariés - Assurance contre le risque de non-paiement - Exclusion - Créance d'un dirigeant de société coopérative ouvrière de production - Condition

SOCIETE COOPERATIVE - Coopérative ouvrière de production - Mandat social - Cumul avec des fonctions salariées - Contrat de travail postérieur - Autorisation préalable du conseil d'administration - Défaut - Effet

Viole les articles 2, 15 et 17 de la loi n° 78-763 du 19 juillet 1978 et L. 225-38 et L. 225-44 du Code du commerce, la cour d'appel qui dit que l'AGS doit garantir la créance salariale de l'administrateur d'une société coopérative ouvrière de production (SCOP), engagé comme directeur postérieurement à sa désignation en qualité de mandataire social, alors que l'intéressé n'avait pas géré la société en qualité de salarié associé et que le contrat de travail n'avait pas été soumis à l'autorisation préalable du conseil d'administration.


Références :

Code de commerce L225-38, L225-44
Loi 78-763 du 19 juillet 1978 art. 2, 15, 17
Loi 66-537 du 24 juillet 1966 art. 107

Décision attaquée : Cour d'appel de Toulouse, 04 octobre 2001

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1998-03-31, Bulletin 1998, V, n° 191, p. 140 (rejet).


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 28 jan. 2004, pourvoi n°01-46794, Bull. civ. 2004 V N° 30 p. 29
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 2004 V N° 30 p. 29

Composition du Tribunal
Président : M. Chagny, conseiller le plus ancien faisant fonction.
Avocat général : M. Collomp.
Rapporteur ?: Mme Lebée.
Avocat(s) : la SCP Piwnica et Molinié.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:2004:01.46794
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