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17/01/1990 | FRANCE | N°86-45212

France | France, Cour de cassation, Chambre sociale, 17 janvier 1990, 86-45212


Attendu, selon l'arrêt attaqué et les pièces de la procédure, que M. X..., agent de sécurité au service de la Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône depuis le 26 mars 1978, a été convoqué le 27 juin 1983 à un entretien préalable en vue d'une sanction disciplinaire, que l'entretien a eu lieu comme prévu le 30 juin 1983, qu'un second entretien préalable s'est déroulé le 29 septembre 1983 et que l'employeur a prononcé le 14 octobre 1983 une mise à pied de huit jours au motif que M. X... avait refusé le 30 mai 1983 d'intervenir à la demande d'un gendarme qui lui avait demand

é de poser des panneaux signalisateurs sur l'autoroute ;.

Attendu qu...

Attendu, selon l'arrêt attaqué et les pièces de la procédure, que M. X..., agent de sécurité au service de la Société des autoroutes Paris-Rhin-Rhône depuis le 26 mars 1978, a été convoqué le 27 juin 1983 à un entretien préalable en vue d'une sanction disciplinaire, que l'entretien a eu lieu comme prévu le 30 juin 1983, qu'un second entretien préalable s'est déroulé le 29 septembre 1983 et que l'employeur a prononcé le 14 octobre 1983 une mise à pied de huit jours au motif que M. X... avait refusé le 30 mai 1983 d'intervenir à la demande d'un gendarme qui lui avait demandé de poser des panneaux signalisateurs sur l'autoroute ;.

Attendu que, pour d'autres faits survenus le 17 février 1984, M. X... a été convoqué le 8 mars 1984 a un entretien préalable initialement fixé au 15 mars 1984, puis reporté au 28 mars 1984 ; qu'à la suite de cet entretien, l'employeur a, le 12 avril 1984, prononcé une nouvelle mise à pied de huit jours, au motif qu'alors qu'il était d'astreinte à son domicile le 17 février 1984, M. X... n'avait pas répondu à un appel téléphonique ; que M. X... a saisi la juridiction prud'homale d'une demande d'annulation de ces deux sanctions et qu'il en a été débouté ;

Sur le second moyen : (sans intérêt) ;

Mais sur le premier moyen :

Vu les articles L. 122-41 et L. 122-43 du Code du travail ;

Attendu que, pour refuser d'annuler la mise à pied prononcée le 14 octobre 1983, l'arrêt attaqué, après avoir constaté que cette sanction avait été prononcée plus d'un mois après le jour de l'entretien préalable, et que, dans ce délai d'un mois, l'employeur n'avait pas à nouveau convoqué le salarié à un second entretien préalable, énonce qu'il s'agit d'une irrégularité de forme, laquelle, en l'espèce, ne doit pas entraîner la nullité de la sanction qui est facultative pour le juge ;

Attendu cependant que le délai d'un mois prévu à l'article L. 122-41 du Code du travail est une règle de fond et que l'expiration de ce délai interdit à l'employeur aussi bien de convoquer le salarié à un nouvel entretien préalable pour les mêmes faits que désormais de sanctionner disciplinairement ces faits, sauf si dans l'intervalle une procédure imposée par une disposition conventionnelle a été mise en oeuvre ; qu'en statuant comme elle l'a fait, la cour d'appel a violé les textes susvisés ;

PAR CES MOTIFS :

CASSE ET ANNULE, mais seulement en ce qu'il a débouté M. X... de sa demande relative à la mise à pied prononcée le 14 octobre 1983, l'arrêt rendu le 24 septembre 1986, entre les parties, par la cour d'appel de Dijon ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l'état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d'appel de Besançon


Synthèse
Formation : Chambre sociale
Numéro d'arrêt : 86-45212
Date de la décision : 17/01/1990
Sens de l'arrêt : Cassation partielle
Type d'affaire : Sociale

Analyses

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Pouvoir disciplinaire - Sanction - Conditions - Délai entre l'entretien préalable et la notification de la sanction

CONTRAT DE TRAVAIL, EXECUTION - Employeur - Pouvoir disciplinaire - Mise à pied - Entretien préalable - Conditions

Le délai d'un mois prévu à l'article L. 122-41 du Code du travail est une règle de fond. L'expiration de ce délai interdit à l'employeur, aussi bien de convoquer le salarié à un nouvel entretien préalable pour les mêmes faits, que, désormais, de sanctionner disciplinairement ces faits, sauf si dans l'intervalle une procédure imposée par une disposition conventionnelle a été mise en oeuvre.


Références :

Code du travail L122-41, L122-43

Décision attaquée : Cour d'appel de Dijon, 24 septembre 1986

A RAPPROCHER : Chambre sociale, 1989-01-19 , Bulletin 1989, V, n° 49 (1), p. 29 (cassation partielle)

arrêt cité.


Publications
Proposition de citation : Cass. Soc., 17 jan. 1990, pourvoi n°86-45212, Bull. civ. 1990 V N° 13 p. 9
Publié au bulletin des arrêts des chambres civiles 1990 V N° 13 p. 9

Composition du Tribunal
Président : Président :M. Cochard
Avocat général : Avocat général :M. Picca
Rapporteur ?: Rapporteur :M. Zakine
Avocat(s) : Avocats :la SCP Masse-Dessen, Georges et Thouvenin, M. Bouthors.

Origine de la décision
Date de l'import : 14/10/2011
Fonds documentaire ?: Legifrance
Identifiant ECLI : ECLI:FR:CCASS:1990:86.45212
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